Surfréquentation : comment les sites touristiques sont impactés [France]

Alors que des millions de voyageurs affluent chaque année pour savourer la douceur de vivre à la française, les conséquences de cette popularité grandissante commencent à se faire sentir.

En France, 80% de l’activité touristique se concentre sur 20% du territoire !

Des sites emblématiques surchargés aux communautés locales dépassées, le surtourisme émerge comme un défi majeur pour l’environnement aujourd’hui.

🔎Le surtourisme est un phénomène où une destination devient saturée de touristes, dépassant souvent sa capacité d’accueil et mettant ainsi en péril son écosystème fragile.

Aujourd’hui, je vous parle de 4 lieux français emblématiques impactés par le tourisme de masse :

  • 1# Le Mont Blanc
  • 2# Les falaises d’Etretat
  • 3# Les calanques de Marseille
  • 4# La GR20 en Corse
  • 5# Différents lieux, mêmes problèmes
  • 6# Quelques idées pour agir ?

Le Mont Blanc

Le Mont Blanc, qui culmine à 4 809 mètres d’altitude, attire chaque année un nombre croissant de visiteurs enthousiastes et passionnés par la beauté naturelle de la région. Cependant, cette popularité croissante a également engendré des préoccupations liées au surtourisme.

La région Savoie Mont Blanc est la 1er « destination montagne » mondiale sur les réseaux sociaux, en 2023 d’après le site de Pro Savoie Mont Blanc.

Les sentiers de randonnée subissent une pression accrue, entraînant une érosion des sols et des altérations du paysage naturel. La biodiversité locale est menacée par le piétinement constant des visiteurs, et la surfréquentation peut perturber les habitats naturels des espèces endémiques.

Photo de Francesco Ungaro sur Pexels.com

De plus, les déchets laissés par les touristes contribuent à la pollution de l’environnement alpin, compromettant la pureté des rivières et la santé globale de l’écosystème. Beaucoup de visiteurs ne respectent pas les lieux et laissent leurs déchets un peu partout sur les sentiers. 

Sur le sujet, il existe un film documentaire (présenté au Festival International du Film de Montagne d’Autrans 2017) : Everest Green, qui traite de la même problématique mais autour d’un autre grand sommet.

L’accès est maintenant limitée à 214 personnes par jour pour tenter de réguler les phénomènes liés au surtourisme.

Les falaises d’Etretat

Les majestueuses falaises d’Étretat, sur la côte normande, sont devenus des falaises côtières emblématiques de la France. Toutefois, la renommée grandissante de ces formations géologiques magnifiques a donné lieu à une affluence touristique croissante, suscitant des préoccupations quant aux impacts du surtourisme sur cet environnement côtier fragile.

La fréquentation intensive des visiteurs peut donc avoir des conséquences néfastes sur les falaises d’Étretat : les sentiers escarpés qui mènent aux points de vue les plus prisés subissent une érosion accrue, mettant en péril la stabilité des chemins et contribuant à la dégradation des paysages naturels. Le piétinement constant des zones sensibles peut perturber la végétation côtière et fragiliser les sols, compromettant ainsi l’équilibre de cet écosystème côtier.

De plus, la surfréquentation entraîne souvent une gestion inadéquate des déchets (comme dans tous les sites surfréquentés), ce qui peut entraîner une pollution visuelle et environnementale.

Photo de Max Avans sur Pexels.com

L’impact cumulatif de ces facteurs représente un défi majeur pour la préservation à long terme des falaises d’Étretat, appelant à une réflexion sérieuse sur la gestion durable du tourisme dans cette région.

L’office du tourisme réalise donc des campagnes de dé-marketing » : ils ne communiquent pratiquement plus autour des falaises et ont même retiré les photos du site sur les dépliants, par exemple. Lors de journée de haute fréquentation, ils invitent les touristes à passer leur journée ailleurs.

Les calanques de Marseille

Les calanques de Marseille, joyaux naturels de la côte méditerranéenne française, sont confrontées elles aussi à un défi croissant en raison du surtourisme. La renommée de ces criques rocheuses, aux eaux cristallines et aux paysages spectaculaires, a attiré un nombre croissant de visiteurs, mettant en lumière les conséquences préoccupantes de cette popularité.

L’impact du surtourisme sur les calanques se manifeste à plusieurs niveaux : les sentiers de randonnée, offrant des vues panoramiques époustouflantes, subissent une pression excessive, provoquant une érosion accélérée du sol et des altérations de la végétation locale. Les écosystèmes marins, abritant une biodiversité exceptionnelle, sont mis à rude épreuve par les activités nautiques excessives mais aussi notamment à cause des crèmes solaires.

La surfréquentation entraîne aussi ici les même problèmes de gestion des déchets que les deux autres sites précédant.

Photo de SlimMars 13 sur Pexels.com

Face à ces défis, la préservation des calanques de Marseille nécessite une approche équilibrée du tourisme, mettant l’accent sur une gestion responsable et la sensibilisation des visiteurs. Depuis 2022, pour accéder aux plages de Sugiton, dans les calanques de Marseille, il faut une réservation obligatoire sur le site internet ou l’application du Parc National des Calanques.

« Les Calanques offrent à voir des œuvres naturelles aussi précieuses que les peintures présentées dans les grands musées du monde. Personne ne conteste de devoir réserver sa visite au Louvre ou au Palazzo Vecchio pour en profiter pleinement. Il n’en est pas autrement ici », avait dû justifier Didier Réault, président du parc.

La GR20, en Corse


« Des tentes multicolores agglutinées par dizaines dans un paysage de carte postale. Au refuge d’Asinau, avant-dernière étape sur le tracé du GR20 avant l’arrivée côté sud, on n’est que début juin, mais la foule des randonneurs est déjà là. Il est 18 heures et la queue s’étire comme au camping devant les deux seules douches à disposition des randonneurs. À l’heure du dîner, la salle commune est remplie » écrit le Magazine Ouest France dans un article publié en juin 2022.

Le sentier de grande randonnée GR20 en Corse, réputé pour sa beauté sauvage et ses défis montagneux, est devenu une destination incontournable pour les amateurs de trekking. Cependant, cette popularité à engendré des préoccupations croissantes quant aux effets délétères du surtourisme sur cet itinéraire emblématique.

Les sentiers, traversant des paysages montagneux époustouflants, subissent une perturbation de l’équilibre des écosystèmes locaux, menaçant la faune et la flore endémiques. En outre, le caractère paisible et sauvage du GR20 peut être altéré par le bruit et l’affluence, dénaturant l’expérience que recherchent les amateurs de trekking en quête de tranquillité et de communion avec la nature.

Avec 136 000 nuit enregistrées en 2021, le parc naturel régional de Corse (PNRC), gestionnaire du GR20, parlait déjà d’une affluence record. Depuis, la plus populaire des GR ne fait qu’augmenter en fréquentation.

Photo de arnaud audoin sur Pexels.com

Différents lieux, mêmes problèmes

Que ce soit les falaises d’Etretat ou n’importe quel site touristique trop fréquenté, le surtourisme en France s’accompagne d’un ensemble de problématiques universelles. L’érosion des sols, la dégradation de la faune et de la flore, la destruction des habitats d’espèces, la gestion inadéquate des déchets et d’autres conséquences environnementales indésirables se manifestent de manière constante. Que ce soit sur les rives de la Méditerranée, au cœur des vignobles bordelais ou dans les montagnes alpines, les impacts délétères du surtourisme transcendent les frontières géographiques pour devenir un enjeu international.

Cette réalité complexe souligne l’urgence d’adopter des mesures concertées et innovantes afin de préserver la diversité naturelle et culturelle de la France, tout en maintenant un équilibre durable entre l’attrait touristique et la préservation environnementale.

Quelques idées pour agir ?

  • Demander aux locaux de vous proposer des endroits peu connus qu’ils adorent
  • Ne partagez pas systématiquement la localisation de vos photos si vous la publiez sur les réseaux sociaux
  • Sur les réseaux sociaux, suivez des comptes de voyages qui proposent des destinations peu touristiques et des activités respectueuses de l’environnement (comme le compte Instagram de montourdefrance_book)
  • Si vous visitez un lieu hautement touristique, essayez d’y aller à l’heure où il y aura le moins de monde possible et surtout, respectez le !

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