« Shrinking cities » ou les villes qui rétrécissent : zoom sur Détroit

Le terme de « shrinking city » est un terme qui signifie littéralement « ville rétrécissante ». Alors, non, la superficie d’une shrinking city ne diminue pas. Ce phénomène est mesuré par des facteurs de « rétrécissement démographique : la perte de population ; économique, par la perte d’activités, de fonctions, de revenus et d’emplois ; et social, par le développement de la pauvreté urbaine, du chômage et de l’insécurité.« 

La ville de Détroit, dans le Michigan, est l’exemple même des villes qui rétrécissent. Son nombre d’habitants et sa densité de population ne cessent de décroitre au fil des années. Son économie, elle, est en quasi-chute libre, au vu du nombre d’entreprises s’étant délocalisées au fil du temps. Et le chômage et l’insécurité ont entrainés une pauvreté grandissante dans cette ville qui, pourtant, à autrefois été une des plus grandes villes des Etats-Unis.

L’automobile au cœur de l’économie de la ville.

Entre les années 1920 et 1950-60, on assiste à l’essor de l’automobile. Détroit, alors cinquième ville des États-Unis, devient la capitale de cette nouvelle industrie.

En 1907 et crée le Salon automobile de Détroit qui, au file des années, devient un événement international et attirant visiteurs et industriels du monde entier. Ces derniers venaient y présenter leurs dernières nouveautés et innovations.

A Détroit, trois groupes (les surnommés « big three« ) dominaient le secteur : Ford, General Motors et Chrysler.

Image par Alberto Adán de Pixabay

Ce n’est pourtant pas à Détroit que l’industrie automobile américaine est né. Mais la ville, qui était mieux située par rapport aux gisements d’acier et de charbon, et aux matériaux de fabrication automobile, à attiré bien plus de constructeurs et d’industriels. Henry Ford a alors inauguré sa première usine à Détroit en 1910, Highland Park. La première usine de production de véhicule à la chaine, qui lança le courant bien connu du Fordisme.

Le début du déclin.

Le déclin de la ville à commencé dans les années soixante. En effet, pour baisser le coût de production des automobiles, l’industrie a eu recours à l’automatisation et à la décentralisation de la production, qui ont inévitablement entrainés une baisse de l’emploi dans le secteur de l’automobile.

Ce qui implique évidemment la fuite des habitants vers d’autres villes des Etats-Unis, où trouver un emploi. Pour preuve, en 1950, la ville comptait 1,8 million d’habitants, contre seulement 690 000 en 2013.

Comme les chômeurs sont plus nombreux, le budget pour la ville est moins important, dû à une faible contribution de ses habitants. Ce qui a entrainé le développement de la pauvreté urbaine, de l’insécurité et du chômage.

Une ségrégation raciale et sociale.

Le centre de Détroit devient de plus en plus pauvre. En effet, les plus riches cherchent désormais à habiter la banlieue de la ville. Les riches, souvent des cadres blancs, sont regroupés dans un quartier du nord tandis que le centre et le sud sont habités par des personnes afro-américaines aux revenus bien plus modestes. Cette fragmentation entraine une ségrégation au sein même de la ville, coupé en deux par la 8 Mile Road.

Image par Rob H de Pixabay

Détroit, condamnée à disparaitre ?

Détroit n’est plus suffisamment connectée aux marchés internationaux et son industrie souffre de la concurrence : ce qui a pour conséquence des effets directs sur le territoire.

L’essor de la mondialisation et les problèmes internes de la ville ne l’ont pourtant pas condamné. Beaucoup tentent de redynamiser la ville en rénovant les quartiers abandonnés pour la rendre plus attractive, ou en essayant d’attirer de grandes entreprises.

Dès 1970, le quartier de Renaissance Center est construit : sept gratte-ciel pour accueillir les sièges sociaux de grandes entreprises comme General Motor.

En plus des acteurs privés, la ville compte sur les initiatives de ces habitants. Aujourd’hui, tous les quartiers de Détroit abritent des jardins familiaux ou communautaires : ils cultivent pour survivre ou bien pour nourrir les plus démunis. Le but est avant tout d’avoir accès à de la nourriture plus saine, recréer du lien social et pour redévelopper l’économie locale. Au total, plus de 16 000 résidents seraient investis dans 1 300 jardins.

Image par Alberto Adán de Pixabay

Sources : Les Echos / La Tribune / histoire-geographie-ac-dijon.fr / alter-echos.org /

Laurine.

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12 commentaires sur « « Shrinking cities » ou les villes qui rétrécissent : zoom sur Détroit »

  1. Vraiment très intéressant ton article, j’ai appris tellement de choses ! Bon il faut dire que je connaissais pas grand chose de cette ville, hormis ce qu’on peut voir dans les séries américaines (oui j’avoue), notamment celle que je regarde actuellement d’ailleurs tiens, joli hasard 🙂

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